Femmes allaitantes

Notion 

Lorsqu’une collaboratrice allaite, il s’agit d’une période où sa santé et celle de son enfant sont plus vulnérables. L’employeur a un devoir accru de protection de sa santé.

Il est prouvé scientifiquement que l’allaitement a des effets bénéfiques sur la santé du nourrisson. Afin d’encourager l’allaitement même après le retour à l’emploi, la Suisse a ratifié une convention internationale et adopté des dispositions légales dans ce sens.

Pauses 

Lorsque la mère souhaite allaiter son enfant à l’issue de son congé de maternité, elle a le droit à des pauses rémunérées pour le faire ou tirer son lait. La durée et la fréquence de ces pauses dépendent de la durée de la journée de travail de l’employée.

La collaboratrice n’y a droit que durant les premiers mois de vie de son enfant.

Durée du travail 

Face aux pauses allaitement prises par l’employée, l’employeur peut être tenté de rallonger sa journée de travail ou de lui faire effectuer des heures supplémentaires pour rattraper le temps perdu.

Or, l’allaitement peut être une période fatigante pour l’employée qui a besoin de bénéficier de suffisamment de repos. La durée de sa journée de travail et la possibilité de lui demander d’effectuer des heures supplémentaires sont très limitées.

Activités prohibées 

La préservation de la santé de l’employée allaitante est primordiale. Certaines substances toxiques ou micro-organismes nocifs sont susceptibles de se retrouver dans le lait de la femme enceinte et, à terme, affecter la santé de son enfant. Tel peut être également le cas lorsque la femme allaitante est exposée à de la fumée passive, notamment lorsqu’elle travaille sur une terrasse ou dans un fumoir en tant que serveuse.

En outre, certains travaux sont pénibles ou dangereux pour les femmes allaitantes. Tel est le cas notamment du déplacement manuel de charges lourdes ou des travaux exposant au froid ou à la chaleur.

Dans de tels cas, l’employeur doit en principe proposer un travail adéquat et non dangereux à la femme allaitante. A défaut, l’employeur devra, à certaines conditions, lui payer son salaire durant une certaine durée.

Licenciement abusif 

Au vu des nombreuses dispositions légales qui protègent la femme allaitante, l’employeur peut avoir certaines craintes. Il est parfois tenté de licencier l’employée, afin d’éviter de devoir accorder des pauses allaitement ou d’aménager un local à cet effet.

Un tel licenciement risque fortement d’être qualifié de discriminatoire, d’abusif et de congé-représailles. Les conséquences financières pour l’employeur peuvent être importantes. 

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1 mars, 2010 parMarianne Favre Moreillon